Voir Naples (jouer) et mourir….
L’adage tant connu impose désormais une visite au stade San Paolo afin d’y voir à l’oeuvre 11 mâles tout de bleus vêtus ridiculiser chacune des équipes de Série A.
Depuis l’arrivée de Maurizio Sarri en tant qu’entraîneur des Partenopei, le SSC pratique un jeu flamboyant faits de passes courtes et de courses croisées, un jeu à l’image du Vésuve,
brûlant et dévastateur pour ses adversaires. Les Azzuro jouent littéralement avec le feu (ou la lave) quitte à se brûler les doigts quelquefois, les puristes se souviennent encore de la
double confrontation face au Real Madrid en LDC et du pompier Ramos venu doucher les espoirs d’une ville entière qui touchaient jusque là du bout des doigts l’un des plus grands
exploits depuis la grande époque du Pibe de Oro…
Analyser ce Napoli là ne peut se faire juste en prenant en compte l’aspect tactique et purement footballistique, il faut y inclure une pincée de mystique afin d’obtenir un savant mélange de tragédie et d’étude technico-tactique, on parle quand même d’une ville où Maradona a été canonisé populairement, l’Eglise maradonienne on vous dit. Une tragédie romantique ou l’on sait qu’à la fin ce sont les méchants et vilains Bianconeri qui gagnent, une tragédie où l’on voit un de ses héros aimé et chéri retourner sa veste et rejoindre le coté obscur de la force (coucou Gonzalo).
On vient au San Paolo comme si on allait au théâtre…
Mais qu’importe les trophées et médailles, que représentent ces vulgaires bling-bling face la beauté et l’amour caractérisant ce Napoli, on vient au San Paolo comme si on allait au théâtre, un théâtre où les insultes et sifflets sont de mise, où l’on crie avec intensité et passion le nom des acteurs maison lorsqu’ils scorent, une pièce de 90 minutes, le tout dans un stade d’une autre époque où une piste d’athlétisme sépare les joueurs des supporters tel un cercle de feu infranchissable séparant les mortels des demi-dieux.
Insigne et Mertens
Ce Napoli grand cru, où les principaux protagonistes mesurent moins d’un 1m70 à l’image d’Insigne et Mertens, à croire que l’histoire n’est qu’un éternel recommencement…
Plus sérieusement, on ne peut être que bluffé par la métamorphose de ces deux petit bouts d’homme depuis que Sarri a pris en charge l’équipe, le premier a su se muer en joueur aussi
constant qu’efficace, quel bonheur de le voir sur son côté gauche, crocheter vers l’intérieur et envoyer des frappes aux trajectoires improbable avec une force insoupçonnée dans les 2
lucarnes, l’intermittent du spectacle s’est mué en leader d’attaque pouvant changer le cours d’un match à lui seul, quant à Mertens il à su saisir sa chance après les terribles blessures
de Milik, passant du statut de « super-sub » à celui d’attaquant de pointe effrayant de sang froid devant les buts, sa carrière prend une trajectoire jusque là inattendu.
Sarri, véritable chef d’orchestre issu des bas fonds du football italien
Insigne et Mertens peuvent remercier Sarri, véritable chef d’orchestre issu des bas fonds du football italien, son parcours rappelle celui d’Arrigo Sacchi, homme aux préceptes de jeux
bien définis, son Napoli joue de la même façon que ce soit contre Benevento ou Manchester City.
En survet’ et contre tous sur le bord du terrain, Sarri hurle ses consignes, proteste contre les décisions arbitrales et surtout fume comme un pompier, Zeman à trouver là son successeur.