Mardi 15 novembre 2011 – L’Équipe de France de football a conclu son année 2011 par un match nul (0-0) face à la Belgique, 3 jours après sa petite victoire face aux USA (1-0). Les deux matchs amicaux n’auront pas permis au public parisien de se réchauffer tant l’EdF a manqué de créativité et d’imagination dans la construction du jeu.
L’équipe concocté par Laurent Blanc avait pourtant des allures d’équipe « type » avec les joueurs performants du moment (Remy, Martin, Ribery, Abidal). Face à une équipe belge prédestinée à un très bel avenir, on pouvait s’attendre enfin à du beau jeu. Mais la confrontation a vite tourné en une opposition tactique fermée plutôt qu’en une expression libre du jeu.
Saluons la défense quand même …
On peut pas dire que les Bleus soient réellement vernis par le jeu de leurs adversaires depuis quelques temps tellement celui-ci est d’un terne absolu (seule la Bosnie au SdF cette année a joué libérée), et comme l’animation offensive manque désespérément de génie et d’automatismes, on commence presque à s’habituer à un non-match à chaque rencontre.
Alors, je trouve quand même du positif dans cette habitude : à savoir que l’équipe est invaincue depuis 17 matchs et que la défense devient de plus en plus sure, avec une mention spéciale pour Rami. Les Bleus ont quand même du se coltiner la Bosnie, l’Angleterre, le Brésil, l’Ukraine, … on peut pas faire la fine bouche sur la qualité de notre défense.
Des automatismes décidément introuvables
Malheureusement, ce n’est pas tout ce que nous retiendrons de l’aventure Blanc jusqu’à présent : le manque de jeu devient inévitablement le sujet le plus sensible, et Laurent Blanc n’a pas caché sa frustration après le match quant au contenu bien faible du match en mettant l’accent encore une fois sur l’inexpérience de certains joueurs d’un point de vue international. Est-ce la vrai raison ? Ribery, Benzema, Malouda, Nasri, … ont quand même un certain vécu. Martin, M’Vila, Menez, Remy, ont prouvé qu’ils pouvaient débloquer des situations. Alors pourquoi la mayonnaise ne prend toujours pas ?
Hier soir, seul Ribery (dans les 4 de devant) a proposé quelque chose. Alors certes, cela reste taché d’erreurs et de mauvais choix parfois, mais le munichois a laissé entrevoir une belle promesse de le revoir bientôt au sommet sous le maillot bleu.
Le mal profond de cette équipe est que les automatismes et une régularité entre les joueurs dits talentueux n’arrivent toujours pas à opérer malgré la volonté de beaucoup (Martin, Remy, Ribery).
Après près de 20 matchs joués ensemble, des rassemblements sur plusieurs jours, Laurent Blanc a décidément du mal à trouver la bonne formule et qu’on le veuille ou non il a sa part de responsabilité dans cette morosité.
Prendre conscience de notre réel niveau
Les Allemands et les Espagnols arrivent à produire du beau jeu, car les relations et les automatismes entre les joueurs se font rapidement vu que la plupart jouent ensemble ou sont habitués à un même style de jeu et d’organisation en club. En Edf, comme en Argentine, en Angleterre ou encore au Portugal (le carton contre la Bosnie ne peut pas tout occulter), les joueurs n’ont toujours pas pris conscience des efforts à faire pour l’équipe, dans les déplacements, dans la confiance en l’autre, dans la lucidité des choix à faire, … J’ai été désespéré de voir Giroud ou Martin restés à 10 mètres du but alors que Malouda offre une merveille de centre à quelques minutes de la fin du match. A quoi cela sert d’avoir deux ou cinq joueurs en position offensive, s’ils ne demandent pas le ballon, ne créent pas des espaces, ne se projettent pas vers l’avant, ou autre.
Comme le souligne beaucoup de personnes, le succès d’une équipe réside en la présence forte d’un meneur qui non seulement est irréprochable sur le terrain mais aussi inspire la confiance totale de ses coéquipiers et de son staff. Je vais paraitre pour un grincheux, mais il est vrai que les succès des Bleus par le passé étaient possibles par des figures marquantes du jeu (Platini, Giresse, Zidane, Djorkaeff, Pirès). On aimerait tellement voir l’EdF au sommet du foot mondial que l’on oublie vraiment si l’on a les joueurs pour. Parmi les 35 sélectionnés par Blanc depuis sa prise de fonction, combien font parti des meilleurs joueurs du monde à leur poste ? A part Lloris, …
Ben