Hier, Minala avait 47 ans. Aujourd’hui, Eto’o en a 35 ou plus. Demain, qui sera sur la sellette? Prenons un peu de recul et constatons alors ouvertement que les acharnements injustifiés de plusieurs médias sur la trouvaille romaine de la Lazio, Joseph Marie Minala, et sur Samuel Eto’o laissent perplexe, et apparaissent aussi comme des actes déraisonnables.
Les affaires Minala et Eto’o qui, précisons le, n’ont pas lieu d’être, ont confirmées l’idée très connue selon laquelle, la recherche instantanée du scoop, abrutie « volontairement » ou « involontairement » un certain type de médias. Ces révélations opportunistes, dignes de « créations sans tête, ni queue » sont consternantes.
En effet, ces révélations sont consternantes parce qu’il est quand même vexant de savoir que la rumeur concernant l’âge de Minala provienne d’un site sénégalais de moralité incertaine qui a cru bon de vouloir obscurcir l’image, pour ne pas dire anéantir les efforts d’un jeune camerounais essayant de se réaliser grâce à son savoir-faire. Une « vraie » méthodologie de destruction faite par une bande de philistins transformée en journalistes, qui s’est fondu dans une presse de nouveau genre, une presse fourre-tout…Les préjugés devenant des méthodes d’identifications.
Le commentaire que je fais, consiste à dire et à montrer que c’est anormal de remettre en cause (sans preuve), la date de naissance mentionnée sur l’état civil d’un individu. En réalité c’est frustrant, quand on sait que personne n’a remis en cause le fait que Zidane et Robben traînaient de longues calvities à 24 ans et que Jérémy Toulalan, pour reprendre les propos de SoFoot, avec ses cheveux et sa barbe blanche « continue de faire croire au monde entier qu’il a 30 ans ». A croire que le Football se jouerait à 40, 45 voire même 50 ans au simple mobile qu’on ait modifié son âge.
Cette presse, qui s’est acharnée sur Minala et qui le fait maintenant sur le capitaine des Lions indomptables est bouffonne et les auteurs des articles sur ces sujets, sont des gens de mauvaise foie ressemblant à des « charognards » à la chasse du sensationnel.
Il est aussi étonnant, et là, c’est une seconde consternation, de savoir qu’aucun média du pays du meilleur buteur de l’histoire du football africain n’a pris la peine de mener une enquête sur le cas Minala, en allant par exemple interroger les parents du joueur pour tenter d’éclairer les consciences. Au contraire, ils ont fait ( par suivisme) ce que plusieurs autres ont fait. Transmettre l’information sans employer la méthode requise à chaque journaliste, qui est celle de rechercher, collecter, vérifier et diffuser l’information. Comme disent certains, « le Cameroun c’est le Cameroun ».
La manière brusque et soudaine avec laquelle l’affaire de l’âge du dossard 29 de Chelsea, a été diffusée et saisie sur les différents réseaux sociaux, ressemble à mon avis, à un coup tordu tissé dans le noir et mis en lumière (trop facilement) dans le simple but de nuire à la belle carrière d’un joueur qui fût le mieux payé au monde et qui n’a rien à envier à personne. Si on ne le dit pas souvent assez, il faut reconnaître que la manipulation est l’art de certains journalistes, qui sont capables, de faire oublier aux lecteurs que leur devoir en tant que consommateurs de nouvelles, consiste à ne pas se laisser bernés, à demander aux médias de ne pas se moquer de leur intelligence, et à réclamer un produit de qualité. Je trouve bizarre que tout le monde se soit contenté de » Juger le livre par sa couverture », en commençant par les Camerounais eux-mêmes. Quand le défunt artiste ivoirien Doug Saga disait que « les gens n’aiment pas les gens », c’était vrai. Quelle honte de voir comment les africains aiment se vilipender! Il y a donc de quoi se demander qu’après Minala et Eto’o, qui sera le prochain?
Alexis Djemar