Ce dimanche, pour les finales de Conference, nous avons assisté à deux matchs historiques, mais qui n’entrerons jamais dans les (longues) anales de la NFL. En effet, ni le nombre de point en un match, ni l’écart entre deux franchises, ni le plus gros écart de point jamais rattrapé n’ont été battu. Pas de ligne de stat pour ces deux rencontres, mais surement de belles anecdotes et des images gravées à jamais dans les mémoires collectives. Dans cet article, je vais revenir sur la prestation de l’attaque de Green-Bay, l’importance des blessures, l’étrange match de Jermaine Kearse ainsi que sur la performance de Luck face à sa bête noire.
Inscrire 22 points aux Seahawks, c’est … clairement insuffisant !
D’accord les Seahawks ont été la meilleure défense de la saison régulière en terme de points encaissés (15.9), mais Russel Wilson n’avait jamais lancé plus de 2 interceptions lors d’un match (week 10 face aux Giants).
Or, dimanche, le jeune QB sous pression a lancé 4 interceptions, dont 3 en première mi-temps. Un turnover est utile uniquement si, sur le drive suivant, l’attaque est capable d’aller scorer des points.
– Après la première interception, et une position plus qu’intéressante à 19 yards de la end-zone, l’attaque des Packers a été stoppée à 1 yards de la terre promise et a du se contenter de 3 points.
– Sur la 2ème, Rodgers est resté 3 jeux sur le terrain : passe incomplète, passe courte, passe interceptée, merci, au revoir.
– Pour la 3ème, l’attaque des Cheesehead repartait de ses 20 yards, avec 1’55 » avant la mi-temps : 7 jeux plus tard, Masthay rentrait sur le terrain pour dégager au pied son équipe.
– Enfin, sur la dernière interception, alors que les Packers menaient 19-7 à 5 minutes du terme de la rencontre, Burnett s’est intelligemment couché au sol pour éviter une perte de balle, ce qui a donné une possession à l’attaque à 57 yards de la end-zone adverse : trois courses de Lacy plus tard, le first down n’ayant pas été acquis, c’est encore une fois Masthay qui dégageait son équipe. Tout le monde connait la suite …
Au final, avec 4 turnovers forcés par la défense, l’attaque n’a été capable que de scorer 3 points … sur 28 potentiels.
Et lorsqu’on étudie les stats purement « numériques », la conclusion est la même : comment en lançant 4 interceptions, Russel Wilson et les Seahawks ont pu gagner un first down de plus que les Packers (20 contre 19) et seulement un de moins à la passe (10 contre 11). Avec seulement 21% d’efficacité en 3ème tentative (3/14), la réussite a clairement fuie le camp de coach McCarty.
Une autre stat totalement surréaliste ? 22 yards : il s’agit de l’écart entre la performance de Marshawn Lynch et … Lacy ? Starks ? Rodgers ? Cobb ? Kuhn ? Non, mais bien ces 5 là additionnés (73y, 44, 12, 3 et 3 respectivement, contre 157y pour Beast Mode).
Deux blessés, et pas des moindres.
Alors que Starks finissait presque tranquillement sa course hors des limites du terrain, ce cher Chancellor n’a pas pu s’empêcher d’aller lui faire goûter son épaule. Toujours apprécié des fans, ce type d’action est un peu plus idiote lorsque le bras du meilleur CB de la franchise est coincé entre le casque de l’attaquant et l’épaule du défenseur.
Voilà donc Richard Sherman avec une surextension du coude, confirmée cette nuit par une IRM qui a révélée une entorse du coude, qui ne devrait cependant pas l’empêcher de jouer le Super Bowl, avec une protection à l’image de celle de Gronkowski.
Mais avez-vous vu Sherman quitter le terrain ? Non. Bien que grimaçant, le CB aux multiples qualités a tenu son rang jusqu’au coup de sifflet final, en défendant à un seul bras durant tout le dernier quart-temps.
A l’inverse, LB Clay Matthews, si précieux au sein de la défense des Packers, et qui a veillé tout le match sur Russel Wilson, a du quitter ses partenaires quelques actions, et ce à cause d’une présumée blessure au genou. Et c’est durant ce temps que les Seahawks en ont profité pour marquer leur second TD.
Alors que Matthews se tenait debout sur la sideline, et qu’il est revenu ensuite, on peut se demander qui de McCarty ou du joueur a pris la décision de rester hors du jeu quelques temps, à ce moment de la partie.
Jermaine Kearse, 1 catch, 35y et 1TD selon nfl.com, mais bien plus en réalité.
Titulaire 14 fois cette saison, Kearse fait partie des pièces maîtresses de l’attaque des Seahawks, et représente une cible de choix longue distance pour Wilson : 38 réceptions cette saison, à 14.1 yards de moyenne, et 1 TD inscrit en saison régulière.
D’accord ce n’est pas Antonio Brown ou Calvin Johnson, mais ça reste un joueur très important.
Ce dimanche, surement dans l’idée de faire reculer les LB des Packers (pour laisser plus de place à Lynch), Wilson et coach Carroll avaient décidé de passer long.
Sur la première tentative, CB Williams se détend parfaitement et empêche Kearse de réceptionner, ce qui envoie la balle directement dans les mains de Clinton-Dix, qui réalise la première interception.
Sur la seconde, une passe un peu faible de Wilson et une excellente lecture de Clinton-Dix donnent lieu à la deuxième interception : Kearse était encore une fois visé, et a été incapable d’empêcher le pick.
Pour la troisième, alors que Wilson avait lancé une belle pizza en cloche, et Kearse a été incapable de gêner Shields dans sa belle réception : une passe interference offensive aurait bien mieux valu que ce troisième turnover.
La quatrième interception ressemble pas pour pas à la première, en remplaçant Williams par Hyde et Clinton-Dix par Burnett.
Lors du drive de la « dernière chance », alors que Wilson venait de gagner le first down en trouvant Baldwin, sur un jeu en no-huddle, le QB a encore cherché Kearse sur une longue passe vers Kearse : incomplète cette fois.
Mais ou est donc cette réception de 35 yards ? Au meilleur des moments, durant la prolongation, au beau milieu de la défense des Packers, sur le jeu qui a suivi une réception de 35 yards de Baldwin … rien que ça !
Au final, voici donc les « stats complètes » de Kearse :
Visé 6 fois par Wilson, 1 passe complétée, 4 interceptions, 35 yards, 1TD.
Après être longuement revenu sur la finale NFC, place à la finale AFC.
Pour la 4ème fois de sa jeune carrière, Luck se retrouvait face à Brady, et ce une semaine après avoir sorti Peyton Manning de la course au Super Bowl. Etait-ce un signe ? Luck allait-il sortir un autre QB star des Playoffs ?
Si on regarde en arrière, face aux Patriots, les Colts restent sur 5 défaites de rang, et 3 cinglantes avec Luck aux commandes (59-24, 43-20 et 42-20 cette saison).
Avec 2 victoires cette saison en playoffs, Luck était en train de montrer à la planète football que ses hésitations en post-saison, au plus crucial des moments, n’étaient que des vieux souvenirs … Fini les 3 interceptions face aux Chiefs (2013), le 59.8 de ratio face aux Ravens (2012) ou les 4 turnovers face aux Patriots (2013).
Et bien pas tout à fait … Face à une attaque des Patriots flamboyante, avec un RB LaGarrette Blount des grands soirs (148 yards et 3 TDs), bien utile dans la conservation de la balle (37’49 » de possession) et un Tom Brady a hauteur des espérances (23/35, 226y, 3TD), Luck n’a pas eu le temps d’exister, ou très peu.
A 14-0, alors que New England est en position pour inscrire un troisième TD dès le début du QT2, Jackson intercepte Brady qui avait visé Gronkowski, et Luck réalise alors un excellent drive de 10 jeux (bien aidé par 2 flags contre les Pats) qui amène au premier TD de la soirée pour Indi.
Avec 7 points de retard à ce moment du match, et seulement un field-goal encaissé sur l’ultime possession de la première mi-temps, tous les espoirs sont permis pour les tombeurs des Broncos.
Cependant, avec deux interceptions lancées en deuxième mi-temps, Luck n’a fait qu’alimenter l’attaque des Patriots, qui ne s’est pas gênée pour aggraver la marque. Une fois de plus, il n’y a pas eu match entre ces deux franchises rivales, et au final, ce sont les records que l’on retient :
20ème victoire en playoffs pour Brady, 6ème titre de Conference, 21ème victoire en playoffs pour Bellichick et 8ème apparition de la franchise au Super Bowl (à égalité avec les Cowboys et les Steelers).
PATRIOTS ou SEAHAWKS, il va falloir faire un choix !
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